Le Festival de Cannes 2024 : Un Tapis Rouge Teinté de Noir
Le Festival de Cannes, ce grand bal des vanités où les paillettes côtoient les polémiques, nous offre une nouvelle pépite d’absurdité. Le cinéaste iranien Mohammad Rasoulof, lauréat de l’Ours d’or à Berlin en 2020, a été condamné à cinq ans de prison dans son pays natal. Et vous qui pensiez que votre dernier PV pour stationnement gênant était injuste…
Un Ours d’Or en Cage
Le réalisateur iranien, connu pour ses films critiques envers le régime de Téhéran, a été condamné pour « propagande contre le système ». En d’autres termes, il a osé exprimer une opinion différente. Quelle audace !
Et pendant ce temps, à Cannes, on se prépare à dérouler le tapis rouge, à faire crépiter les flashs des photographes et à sabrer le champagne. Mais cette année, le glamour risque d’être teinté de noir.
Le Cinéma, Arme de Destruction Massive ?
Il semblerait que le cinéma soit devenu une arme de destruction massive aux yeux du régime iranien. Une arme si puissante qu’elle nécessite cinq ans de prison pour être neutralisée. On se demande si les autorités iraniennes ont confondu le scénario du dernier Rasoulof avec un plan d’attaque nucléaire.
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En 2017, son film « Un homme intègre » dénonçait la corruption et l’injustice sociale en Iran. Il avait reçu le prix Un Certain Regard à Cannes.
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En 2020, « There Is No Evil » remportait l’Ours d’or à Berlin, un film qui questionne la peine de mort en Iran.
De toute évidence, Rasoulof a le don de faire grincer des dents dans les hautes sphères iraniennes. Et pourtant, il n’a fait que son travail : raconter des histoires, poser des questions, éveiller les consciences.
Et Pendant ce Temps, à Cannes…
Alors que le cinéaste iranien se prépare à échanger son costume de réalisateur contre une tenue de prisonnier, le Festival de Cannes se prépare à célébrer le 7ème art dans toute sa splendeur. Mais peut-on vraiment parler de célébration quand l’un des acteurs majeurs du cinéma mondial est privé de sa liberté ?
Le Festival de Cannes a toujours été un lieu de débat, de contestation, de revendication. On se souvient de la montée des marches en 2018 par les femmes du cinéma pour dénoncer les inégalités de genre. On se souvient de la Palme d’or décernée à « Fahrenheit 9/11 » en pleine guerre en Irak.
Alors, en 2024, que fera Cannes ? Continuera-t-elle à faire la fête comme si de rien n’était ? Ou prendra-t-elle position, comme elle l’a déjà fait par le passé, pour défendre la liberté d’expression et la liberté de création ?
Le Cinéma, Miroir de la Société
Le cinéma est un miroir de la société. Il reflète nos peurs, nos espoirs, nos luttes. Il nous fait rire, pleurer, réfléchir. Il nous dérange, nous interpelle, nous émeut. Et parfois, il nous rappelle à quel point la liberté d’expression est précieuse.
Alors, en 2024, quand les projecteurs de Cannes illumineront la Croisette, n’oublions pas Mohammad Rasoulof. N’oublions pas que le cinéma est aussi un acte de résistance. Et que chaque film est une petite victoire contre l’obscurantisme.